Conseil municipal d'Évreux du 05 novembre 2007, Débat d’orientation Budgétaire (DOB) 2008
Normalement les orientations budgétaires concrétisent les choix politiques de la municipalité autrement dit les priorités pour les années à venir.
Mais comme chaque année depuis 2001, le document introductif au débat se résume à une analyse statistique de la situation financière par le maire, pour l’équipe municipale actuelle « tout va bien, on continue comme ça ».
Dès lors, le débat légalement prévu ne peut avoir lieu. Il se transforme malheureusement en une succession d’interventions des conseillers municipaux d’opposition, le maire ne souhaitant visiblement pas ( et ce depuis 6 ans) engager la discussion.
J'ai décidé de ne pas critiquer la stratégie financière de la ville et les données statistiques, j’aurai l’occasion, au cours des prochains mois de les présenter aux Ébroïciennes et Ébroïciens.
Quelle que soit l’interprétation des chiffres, il est évident que la ville n’est devenue ni plus agréable à vivre ni plus attractive ; parler de la gestion active de la dette ou du taux d’imposition n’y changera pas grand chose. C’est avant tout notre capacité à avoir des projets à la hauteur des enjeux sociaux, environnementaux et économiques qui nous permettra de sortir Évreux d’une situation peu enviable (emploi, déplacements, loisirs, culture, vie associative…).
A l’heure du Grenelle de l’Environnement, de la prise de conscience des grandes difficultés à venir, si des mesures ne sont pas prises rapidement, la municipalité, elle, ne s’engage pas dans le développement durable. Aucune piste n’est évoquée pour lutter contre l’effet de serre, pour protéger notre ressource en eau, pour maîtriser notre énergie, pour faciliter nos déplacements.
Pire, les projets municipaux vont à l’opposé :
Construction du parking de l’hôtel de ville (en délégation de service) alors même que les collectivités territoriales souhaitent le développement des parking périphériques pour désengorger les centre-villes. Évreux est pourtant particulièrement touchée par les difficultés de circulation et de stationnement.
Délégation du service public pour le chauffage urbain (fonctionnement et investissement) ce qui signifie que la municipalité non seulement ne s’attache pas à maîtriser le coût de l’énergie, mais n’anticipe pas non plus le coût social qui en découle : la flambée du prix du pétrole ou les investissements palliatifs seront directement répercutés sur la facture des habitants de la Madeleine.
Les nouvelles constructions (maison de la santé, maison de retraite AZEMIA…) ou les bâtiments communaux ne font l’objet d’aucune étude ou projet de transformation pour réduire les consommations et développer les énergies renouvelables.
L’entretien, les écoles, les équipements de la petite enfance sont ou seront mis aux normes de sécurité, d’accès aux handicapés,mais rien n’est
envisagé pour l’amélioration significative des performances énergétiques des
bâtiments (HPE).
La municipalité actuelle se dégage dés qu’elle le peut des missions de service public, en les déléguant. Elle est défaillante aussi pour mettre la ville en position favorable de s’adapter aux enjeux des décennies à venir.
L’échec économique de la ZAC du long buisson qui n’est pas créatrice des emplois promis, les difficultés pour se déplacer en voiture ou en utilisant les transports en commun, la fragilisation du monde associatif ne doivent pas nous faire oublier que Évreux a encore les atouts pour devenir dynamique, attractive, innovante, exemplaire et agréable à vivre. Les élections municipales de 2008 permettront de réorienter les politiques municipales vers un véritable développement durable et soutenable, semence et fruit du nécessaire débat démocratique que cette municipalité redoute au point de le caricaturer comme on l’a vu lors de ce conseil municipal.
Jean-Yves Guyomarch
Conseiller municipal d'Évreux
Conseiller régional de Haute-Normandie
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