Nous ne félicitons pas le Préfet de l'Eure !
Le CEFED 27 nous a fait parvenir ce communiqué :
La presse nationale s'est fait écho de la convocation par le Ministre M. Hortefeux de 19 Préfets, qui n'auraient pas rempli leur quota du nombre d'expulsions d'immigrés sans papiers.
Le Préfet de l'Eure a échappé à cette remontrance gouvernementale, mais pouvons-nous en être fiers ?
Le principal objectif fixé au représentant de l'État dans notre département, ne devrait-il être chiffré sur la création d’emplois, l’amélioration de la santé des Eurois, la prévention contre l’échec scolaire ou encore les logements disponibles à tous ?
Dans le cadre des Droits de l'Homme, nous aurions préféré que le nouveau Préfet de l'Eure et son prédécesseur se distinguent dans la défense pour « le droit à toute personne au respect de la vie privée et familiale », « le droit de l'enfant à la réunification familiale », « au droit de circuler librement et de choisir sa résidence à l'intérieur d'un Etat ». Toutes ces dispositions font partie intégrante des conventions internationales que la France a pourtant ratifiées !
Aujourd'hui, et plus particulièrement depuis cet été, la Préfecture de l'Eure s'emploie à multiplier les Obligations à Quitter le Territoire Français (OQTF), ayant les yeux rivés sur les statistiques du nombre d'interpellations et d'expulsions à atteindre. Cet objectif des quotas contredit l'affirmation trop répandue de l'examen des dossiers "au cas par cas" ou de la lutte contre les clandestins.
Ainsi ces obligations à quitter le territoire français s'adressent à ceux qui ont fait la démarche de se faire connaître auprès de la Préfecture. Pire, certains étaient en situation régulière mais la Préfecture les pousse à la clandestinité en ne renouvelant pas leur titre de séjour, bien qu'ils soient plusieurs à avoir travaillé légalement et payé des impôts, à vivre depuis plusieurs année avec leur conjoint français, à avoir des enfants français !
La circulaire du 13 juin 2006, dite circulaire Sarkozy se devait de réparer toutes ces injustices, auprès des parents d'enfants scolarisés. Mais tous ceux qui n'ont pas eu la chance d'être retenus se sont vu adresser un courrier stéréotypé, mentionnant le même motif du rejet « dans l'intérêt de vos enfants ».
Le nouveau projet de loi concernant l’immigration, qui est soumis au Parlement, introduit l’obligation au futur immigré de maîtriser le français. Mais à qui va-t-on faire croire qu’il suffit de 2 mois pour apprendre notre langue ?
De même qui peut être persuadé que la constitution d’un fichier ethnique en France pourrait servir au bien-être des immigrés, si ce n’est qu’à ficher encore plus les êtres humains ?
Enfin, qui peut prétendre que des tests génétiques d’ADN, jusqu’alors utilisés essentiellement pour les criminels, ne concerneraient les étrangers que pour la recherche de filiation ?
Nous voulons croire que le Conseil constitutionnel, présidé aujourd’hui par l’ancien maire d’Evreux, refusera plusieurs de ces dispositions discriminatoires.
Le CEFED appelle au sursaut citoyen afin que cette machine à broyer des humains soit stoppée. Qu'on démente cette pseudo-invasion des immigrés, alors que les économistes martèlent la nécessité de faire venir des étrangers. Qu'on arrête les amalgames entre délinquance et regroupement familial.
N'utilisons pas la xénophobie pour masquer une incapacité à faire front aux questions que posent aujourd'hui les évolutions économiques et sociales. Des étrangers comme des Français se trouvent aujourd'hui dans des situations de marginalité et d'exclusion (travail, logement, accès aux biens de consommation de base pour l'alimentation, accès au savoir à la santé..). Il est temps que tous les moyens soient mis en oeuvre pour lutter contre toutes formes d'exclusion. Il en va du respect de la personne humaine quelle qu'elle soit.
C'est l'objectif que vise le Collectif Etrangers Français pour l'Egalité des Droits.
Collectif Étrangers – Français pour l’Égalité des Droits (CEFED 27)
cefed27@wanadoo.fr
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