Grenelle : les associations s'inquiettent du flou du processus de décision
Selon l'AFP, les organisations écologistes s'inquiétent du flou du processus de décision censé permettre d'accoucher des "mesures concrètes" prévues. Selon Yannick Jadot, directeur des campagnes de Greenpeace France, lors d'une conférence de presse de l'Alliance pour la planète, les discussions sont très dures au sein des groupes de travail entre les représentants de l'Etat, des ONG, des syndicats, des collectivités locales et du patronat.
"L'impréparation de ce Grenelle est suspecte, il n'y aucune visibilité sur la méthode retenue par le gouvernement pour accoucher de la vingtaine de "mesures concrètes" promises". L'Alliance, la Fondation Nicolas Hulot et France nature environnement (qui fédère la plupart des associations française de protection de la nature) ont adressé une lettre ouverte au ministre de l'Ecologie Jean-Louis Borloo pour lui demander des éclaircissements. On ne sait pas comment va se passer la négociation finale, on ne sait pas non plus comment vont se dérouler les consultations régionales.
Les associations craignent une désorganisation qui permettrait que le paquet de mesures soit décidé en dehors de collèges" représentés au sein des groupes de travail.
Ces groupes (climat et énergie, biodiversité, environnement et santé, démocratie écologique, production et consommation durables, emploi et compétitivité, OGM) doivent rendre leurs conclusions fin septembre. Celles-ci devront être enrichies par la consultation du grand public, via internet et lors de réunions en région au cours de la première quinzaine d'octobre.
Le ministère présentera ensuite les idées retenues lors d'une table ronde fin octobre.
Daniel Richard, président du Fonds mondial pour la nature (WWF France) ajoute que le gouvernement ne donne pas le chemin. La température monte. Il se peut que nous sortions d'un groupe ou même de plusieurs.
Sur la question des organismes génétiquement modifiés (OGM), qui fait l'objet d'un intergroupe de travail spécifique, les risques de blocage sont réels, les associations exigeant un moratoire sur les cultures en plein champ, ce que refusent agriculteurs et semenciers.
Concernant le climat, ONG et syndicats présentent un front uni contre la réduction annoncée des capacités de fret ferroviaire, un mauvais signal envoyé par la SNCF, incompatible avec le Grenelle, selon l'Alliance.
Le nucléaire suscite une hostilité partagée par l'ensemble des associations qui réclament toujours l'abandon du projet de construction du réacteur nucléaire de 3ème génération, l'EPR, à Flamanville (Manche).
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