Prendre le bon train… ( à propos de la ligne férroviaire Evreux - Louviers - Rouen)
Le jeudi 24 octobre 2007 à Gravigny, une réunion publique sur les opportunités de la réouverture de la ligne Évreux- Rouen était organisée par le président de l’association rive gauche, Michel Champredon.
L’objet de la réunion était de présenter un projet ferroviaire alternatif à la réouverture de ligne Évreux - Louviers - Rouen. L’idée de proposer un autre scénario est toujours intéressante et peut nous engager dans un débat constructif. Le public était nombreux et attentif. Michel Champredon ouvrit la réunion en présentant l’étude réalisée par la région, il insistait sur les difficultés financières et techniques. Dans la salle, le public qui était nombreux et attentif, attendait avec impatience l’intervention de l’invité « expert en train » qui en lien étroit avec rive Gauche proposait un contre projet.
Dès le début de son intervention, le public dans sa grande majorité se révélait contre le projet Évreux - Louviers - Rouen et comptait bien se faire entendre en soutenant l’autre scénario Évreux - Serquigny - Rouen.
L’expert ne comprenait pas pourquoi la région avait lancée une étude de faisabilité sur la réouverture de la ligne passant par Louviers et Val de Reuil alors que la ligne par Serquigny existe déjà, seul l’investissement dans des rames étant alors nécessaire. Seules deux petites contraintes : un temps de trajet supérieur d’un quart d’heure et des travaux à Serquigny pour assurer techniquement la liaison.
L’association Halte au train qui a également été invitée, soutient le projet via Serquigny en argumentant qu’il est inacceptable pour des raisons de sécurité (trop de passages à niveau), de proximité d’habitations (permis de construire délivrés à coté de la voie) et d’environnement (zone natura 2000) d’imaginer la réouverture de ligne via Louviers.
C’est alors qu’un participant m’interpelle pour connaître la position de la région. Je précise qu’en effet je suis élu régional mais que je ne suis pas, ce soir, mandaté par la région Haute-Normandie. Ma position est celle de l’élu écologiste vert.
Au début de mon intervention, je tiens à faire quelques rectificatifs suite aux propos tenus par les intervenants politiques et associatifs qui m’ont précédé. :
« L’enjeu climatique nécessite le développement du train par des investissements qui peuvent paraître lourds mais qui sont néanmoins indispensables, les 130 M€ prévus pour la réouverture de la ligne ne sont pas scandaleux quand il s’agit de réorienter les transports de la voiture vers le train. Je me permets de rappeler que les quelques kilomètres de la déviation sud ouest d'Évreux vont coûter plus de 300 M€ et impacter fortement l’environnement.
Concernant le fameux déficit prévu pour l’exploitation de la ligne, la mise en place de transports collectifs ne peut se faire qu’avec la participation financière des collectivités ; il en est ainsi pour le transurbain de l’agglomération d'Évreux (3M€) et il en sera ainsi pour la future ligne Évreux-Louviers-Rouen. »
«Certes, la ligne par Serquigny a l’avantage d’exister et de pouvoir relier Évreux à Rouen, mais alors pourquoi la SNCF ne développe-t-elle pas la fréquence des trains et des correspondances pour Rouen ? L’étude de faisabilité Évreux-Louviers-Rouen indique un vrai potentiel voyageurs (2500 à 3000 immédiatement) avec 17 allers-retours par jour. La réouverture de cette ligne doit permettre le maillage du territoire, c’est un service pour limiter l’usage de la voiture, faciliter les déplacements (étudiants, travailleurs, personnes âgées… ) et développer l’activité économique. Enfin la liaison Evreux-Louviers-Val de Reuil va permettre le développement d'activités culturelles et de loisirs et leur accès facilité pour tous. »
« Il y a quelques difficultés techniques en terme de sécurité (passages à niveaux), de proximité (constructions prés de la voie existante), d’environnement (zones sensibles, classées), il faut trouver des solutions techniques, c’est le travail qui doit être engagé en concertation avec la population concernée ».
Mon intervention souleva beaucoup de questions et de remarques dans le public.
Quelle serait votre position si vous habitiez à coté de la voie ferrée ? ou si le train traversait un zone natura 2000 ?
Je souhaite conclure ce billet en citant cette participante : « J’habite le long de cette voie, je risque de subir des nuisances… mon avis ne doit pas seulement dépendre de mes contraintes personnelles mais aussi de l’intérêt général ».
Jean-Yves Guyomarch
1 commentaire:
Demander a mr leverne quels seront les indemnisations pour les riverains qui se sont endette pour 25 voir 30 ans
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