Conseil municipal d'Évreux du 12 mars 2007
Mesdames les conseillères municipales et Messieurs les conseillers municipaux,
Depuis plusieurs mois dans les couloirs de l’assemblée nationale comme dans les rues d'Évreux courait un bruit : « le président allait descendre de son perchoir et le maire allait quitter la ville d'Évreux. Moins de 4 ans après son arrivée, Jean-Louis Debré pensait déjà à partir ».
Alors dans ces conditions personne ne s’étonnera que Évreux et son agglomération ait été délaissée par son maire et son président d’agglomération, négligée par l’équipe municipale aussi absente dans la ville que auprès des Ébroïcienne et Ébroïciens.
Après 6 ans de gestion municipale, mesdames et messieurs de la majorité, on ne vous connaît toujours pas, et ce n’est pas votre silence aux séances du conseil municipal ou votre absence dans la ville qui ont permis aux Ébroïciens de vous connaître. Vous êtes restés sagement derrière Jean-Louis Debré, attendant quelques signes de gratitude d’un homme dont l’ambition nationale a toujours été prioritaire par rapport à l’avenir d'Évreux et son agglomération. Les seuls élus qui ont tenté de trouver un espace pour s’exprimer ont démissionné, je pense en particulier à Madame Mallet qui ne supportait plus les relations tendues avec quelques élus de la majorité ou à Monsieur Labelle qui a insisté lors de son départ sur son désaccord avec la politique fiscale engagée par la municipalité.
La démission de Jean-Louis Debré est un aveu d’échec
L’échec d’une équipe
J L Debré affirmait en 2001 que la ville avait besoin de lui pour changer, mais encore aurait il fallu que son équipe municipale puisse palier à ses nombreuses absences dues entre autre à ses fonctions de président de l’assemblée nationale. Or où est l’équipe soudée et ambitieuse qui aurait permis de changer Évreux ?
C’est par la presse que nous apprenons que plusieurs conseillères et conseillers municipaux briguent le fauteuil de maire, c’est dans la presse que nous découvrons les tensions qui existent au sein de la majorité, c’est par la presse que nous apprenons que Jean-Pierre Nicolas va devenir maire d'Évreux.
La séance de ce soir aurait du être un moment privilégié pour que chacun des postulants qui souhaite assurer l’intérim jusqu’en 2008, se présente en nous expliquant où sont ses différences. La confiance que Jean-Louis Debré a témoigné à Madame Pollet en la nommant 1ère adjointe fait d’elle la remplaçante légitime. La situation financière de la ville est mauvaise, il est temps de redresser la barre, le départ de Jean-Pierre Nicolas du poste d’adjoint aux finances est donc bienvenu, mais en quoi sa nomination au poste de maire permettrait de redresser une situation dont il est responsable…
« Il ne vous a pas échappé que je n’ai pas la même personnalité que Jean-louis Debré… mais l’objectif reste le même » raconte J P Nicolas dans la presse… Ça ne nous a pas échappé, ni d’ailleurs aux autres responsables politiques qui le connaissent, sa chiraquie fait place au sarkozisme.
JPN dit que l’objectif resterait le même, mais quel objectif ? aucun contenu dans ses propos, des mots sans plus, « continuer l’action », « prêcher l’union » (montrant ainsi que celle-ci n’existe plus, alors qui est le responsable ? l’ancien maire ou le futur probable maire par intérim ?). Son objectif est ambitieux « essayer de rassembler une équipe qui, à la fin de son premier mandat de 6 ans, se trouve très divisée ».
La situation de l’équipe municipale a du peser dans le choix de J Louis Debré.
Une gestion de la ville loin des préoccupations des citoyens
Les Ébroïcienne et Ébroïciens avaient choisi le changement en 2001, ils ont vu
- l’ouverture de l’Iton place de la mairie et l’aménagement de ses berges,
- l’entrée de ville rue F Roosevelt modifiée, la rue de la Harpe réaménagée pour la énième fois,
- Le quartier de la Madeleine subir des destructions d’immeubles et la construction de l'hôtel d’agglomération,
- La reconstruction des maisons de quartier de Saint Michel et du Clos au duc…
Mais les Ébroïciennes et Ébroïciens peuvent aujourd’hui constater que leurs conditions de vie n’ont finalement pas changé.
Depuis des années les conditions de déplacement ne sont pas satisfaisantes, et aujourd’hui nous constatons qu’elles ne font qu’empirer : qui, chaque jour, ne constate pas la dégradation régulière de la voirie ? qui a pu constater une amélioration des transports en commun ou des pistes cyclables ?
Depuis des décennies la qualité de l’eau et son réseau de distribution se dégradent, dans certains quartiers les pertes en ligne sont évaluées à plus de 50% et nous nous rapprochons dangereusement du fameux seuil de 50mg de nitrate.
Depuis six ans, la vie associative s’essouffle par manque de subventions et de dialogue avec les élus ; alors qu’elle aurait du prendre un second souffle pour apporter le lien et le soutien à tous ceux qui attendent qu’on les écoute, qu’on les comprenne ; pour qu’il se sentent habitants d'Évreux et non montrés du doigt et exclus de leur ville. Chacun sait que le GIP se trouve dans une impasse et en incapacité de répondre, aujourd’hui, à ces attentes fortes et vitales.
Certains quartiers comme Nétreville sont oubliés, on pense seulement à y installer des caméras de vidéosurveillance dont l’utilité est très contestable.
Et que dire des difficultés croissantes que rencontrent beaucoup d’associations pour réserver une salle afin de se réunir ou de se rencontrer, c’est un véritable parcours du combattant. Les maisons de quartier sont souvent fermées pendant les vacances scolaires alors qu’il s’agit de moments privilégiés pour se rencontrer ou faire des activités.
Concernant l’emploi, les statistiques de l’INSEE rappelle que Évreux et son agglomération ont un fort potentiel de développement économique, c’est une des rares villes de Haute-Normandie dans cette situation. Pourtant la zone du Long Buisson peine à se remplir, les élus d'Évreux parlent aujourd’hui de sauver des emplois alors que promesse avait été faite de créer de nouveaux emplois. Et là où JLD a échoué, comment JPN pourrait-il réussir ?
Des projets essentiels pour l’avenir d'Évreux ne voient pas le jour.
Par exemple : les élus sont unanimes, il faut une nouvelle salle de musiques actuelles (SMAC) mais le projet traîne, le lieu change, sa fonction change aussi on parle aujourd’hui d’un site multifonction (sport et musique).
D’autres projets sont aussi à l’opposé des attentes de beaucoup d’Ébroïciens qui veulent moins de voitures en centre ville » et le maire décide alors la construction d’un parking automobile derrière la mairie.
En candidat celui-ci parlait de l’affichage publicitaire qu’il fallait réduire, qui voit une différence avec les années 90 ?
Que penser des positions publiques du maire d’Evreux qui lance à la cantonade l’implantation d’une faculté dentaire à Evreux alors que le ministère n’avait pas encore étudié le dossier, qui réagit défavorablement à l’ouverture de la voie ferrée Evreux-Rouen alors qu’aucune étude n’avait été faite. Les effets d’annonces ne masquent pas l’absence de projets de la municipalité et l’irresponsabilité politique de l’équipe municipale.
Les Ébroïciens avaient entendu en 2001 le candidat Debré promettre une diminution de 30% des impôts. Pourtant pendant ces six ans qui, sur sa taxe d’habitation, a constaté cette diminution d’impôts ?
La politique fiscale de la municipalité et de l’agglomération devait rendre plus attractive la ville, pourtant depuis 6 ans l’emploi stagne et la population n’augmente pas, nous devons nous rendre à l’évidence, Évreux ne fait pas partie de ces villes où l’on veut venir vivre.
Le vrai changement sera en 2008
L’élection de ce soir, est un passage obligatoire après la démission de Jean-Louis Debré mais la succession n’a pas été préparée, il faut un maire par défaut comme il faudra un successeur parachuté sur la 1ère circonscription .
Les Ebroïciens ont de quoi être déçus.
Plus que la retraite politique de Jean-Louis Debré, nous actons aujourd’hui la fin d’une équipe municipale déjà fatiguée et divisée.
Les Ebroïciens étaient en droit d’attendre mieux, beaucoup mieux d’un homme de réputation nationale.
Alors dans ces conditions quel sens peut on donner à l’élection de ce soir ?
En 2001 les élus verts n’avaient pas pris part à l’élection du maire considérant que par le résultat des urnes, les ébroïciens s’étaient exprimés pour l’élection de Jean-Louis Debré comme maire d’Evreux. Ce soir si nous refusons de prendre part au vote c’est pour des raisons différentes, comme j’ai pu le préciser le bilan de l’équipe municipale n’est pas bon.
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