Pouvoir d’achat, Europe, municipales : la gauche cosigne un texte
Après la gauche plurielle, la gauche durable ? Hier «le groupe de liaison de la gauche et des écologistes» a pondu une «déclaration commune» à l’issue d’un second sommet au siège du Parti socialiste, rue de Solférino. Après deux heures d’un débat plus long et plus ardu que prévu, le club des cinq partis de la gauche de gouvernement (PS, PCF, Verts, PRG et MRC) est tombé d’accord pour exiger des «mesures d’urgence» sur le pouvoir d’achat (lire pages 4 et 5) et s’engager à un «rassemblement le plus large» aux municipales. Un minirévolution, non pas tant sur le contenu que sur la méthode et le relationnel entre «camarades».
Négociations.«On a fait de la politique, avec une vraie discussion comme on n’en avait pas eu depuis… 2002. Et pas un troc électoral», se félicitait Cécile Duflot, la secrétaire nationale des Verts. «C’est une démarche tout à fait nouvelle. La gauche a décidé de travailler ensemble. Le moment est important, car les Français doivent savoir que la gauche est unie, bien au-delà des municipales», renchérissait un François Hollande visiblement soulagé. Le patron du PS avait prévenu ses camarades Marie-George Buffet, Cécile Duflot, Jean-Pierre Chevènement et Jean-Michel Baylet que, cette fois, ils ne sortiraient pas de la salle sans avoir validé un texte : «Sinon, on ne fera plus de réunion.»
Sauf que, d’entrée, écologistes et chevènementistes refusent la synthèse concoctée par la direction du PS. Et exigent des amendements. «Le texte de départ était d’une faiblesse : rien sur les minima sociaux, les temps partiels imposés aux femmes. Et surtout le dogme de la croissance pour la croissance, sans référence à la baisse des factures EDF induite par les économies d’énergie», raconte un négociateur des Verts. Jean-Pierre Chevènement demande, lui, une clarification sur l’Europe : tout le monde est d’accord pour réclamer que le nouveau traité soit soumis à référendum… à l’exception de Jean-Michel Baylet (PRG) qui tient à la ratification parlementaire.
Mal fichu.«On ne va pas se lancer dans un grand débat politique», s’impatiente François Hollande. Lorsqu’il comprend que les Verts sont prêts à faire défection, le patron du PS accepte enfin débat et modifications. Quand Hollande évoque les actions des villes de gauche sur le pouvoir d’achat, les Verts rappellent qu’«on peut déjà intervenir au niveau des régions, on les a toutes sauf une» : la généralisation des «chèques transports» mis en œuvre en Ile-de-France est ajoutée au document. Sur la lutte contre l’euro cher, une plume socialiste complète par la nécessité «d’une baisse des taux d’intérêts de la BCE». Résultat : un texte mal fichu mais «offensif et positif», selon Buffet. Et un troisième rendez-vous pris pour le 22 janvier.
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