Pour un parti Vert qui recherche l'unité
Ne pas abandonner la majorité qualifiée et la prise en compte des votes blancs dans les nouveaux statuts des Verts
L'exigence d’une majorité qualifiée de 60% au CNIR oblige à discuter avant de voter un texte. C’est le choix de l’intelligence collective. La normalisation portée par la question 3 du référendum qui sera proposé aux Verts à la fin de l'année est dangereuse. Ce recul démocratique n’a pas été accepté par le CNIR. Ses promoteurs font croire qu'ils veulent ainsi lutter contre un certain immobilisme des Verts. C’est faux. Ce paravent masque des objectifs moins louables. A noter aussi que dans la même question, on supprime d'un coup de plume la prise en compte des votes blancs que les Verts réclament pourtant pour toutes les élections.
Fermement opposés à cette tentative, nous espérons que les adhérents refuseront d’institutionaliser la division. L'unité des Verts nous semble plus importante que ce très idéologique clivage statutaire habillé du « bon sens » majoritaire modèle Ve République.
Attention danger !
Cinq vérités sur le vote à 60%
Cinq raisons pour voter NON à sa suppression proposée par la question 3
1- Un vote à 60% c'est plus de stabilité au CNIR
L’élection du CNIR c’est 23 scrutins régionaux. Les restes des 23 scrutins à la proportionnelle renforcent mécaniquement les grosses motions. Abaisser la majorité à 50%, c'est risquer d’être dirigés par une seule motion ne représentant que 25 à 30%, avec des retournements d’alliance suivant les votes pour « faire 50% ». Avons-nous besoin de plus d'instabilité ?
2- Un vote à 60% ce sont des décisions assumées
En deux ans et demi, le CNIR a procédé à 219 votes. Seuls 5 rejets, 2%, sont dus à l'exigence de majorité qualifiée et de la comptabilisation des votes blancs, dont 2 élections de personnes. Les votes à 60% n'entravent pas la prise de décision car le travail d’élaboration construit une majorité convaincue. Le problème des Verts est de faire respecter les décisions prises, pas de dresser une moitié du parti contre l’autre. Abaisser le seuil de majorité c'est multiplier les risques de « positions autonomes ». La majorité à 60% garantit des positions assumées, elle évite les compromis de circonstance, c’est un facteur d’efficacité.
La seule véritable objection aux 60% était qu’ils pouvaient bloquer l’élection du CE, elle a disparu maintenant qu’il est désigné par les militants.
3- Un vote à 60% c'est refuser l'opposition bloc contre bloc
En théorie, 40% de personnes peuvent bloquer une décision. En pratique, c'est très rare. Au contraire, le pôle majoritaire est incité à s'ouvrir aux autres pour établir une position de plus grande qualité. Nous l'avons vu au dernier CNIR, une position sur le Traité Modificatif Européen peut être votée à 85% tout en étant très claire et en respectant les divergences d'analyse ! Changer le système, c'est perdre des occasions de rassemblement et encourager les oppositions courant contre courant, bloc contre bloc. Conserver la majorité qualifiée, c'est travailler à l'unité des Verts.
4- Un vote à 60% c'est également le choix fait par d'autres organisations
Il existe de nombreuses organisations où on exige une majorité qualifiée car c'est un gage de pacification et de stabilité, un outil pour contrer la construction de blocs volatiles qui agissent les uns contre les autres. Au journal le Monde par exemple, la société des rédacteurs prend ses décisions à 60%. Le Parti Vert Européen a également une majorité qualifiée.
5- Un vote à 60% ce sont des débats pacifiés, un CE stabilisé
Des votes à 50% ce seraient des décisions à l'emporte pièce, des alliances conjoncturelles juste pour « passer » un texte. Cela placerait aussi le Collège exécutif sous menace permanente d’un retournement de vote du CNIR. Alors que la réforme vise à pacifier les débats et à renforcer l'exécutif en stabilisant la stratégie des Verts, l'abaissement du seuil de majorité au CNIR relancerait les guerres de tranchée entre courants.
Gardons la règle la règle de la majorité au CNIR car sinon ce serait:
- moins de cohésion et de démocratie
- moins de non violence et plus de brutalité
Instituer la majorité simple à 50% au CNIR ce serait retirer d'une main ce qui vient d’être gagné de l'autre. En effet les difficultés de désignation du CE, qui étaient le problème essentiel, étant maintenant résolues, baisser à 50% la majorité au CNIR, ce serait permettre que soient remises en cause à chaque CNIR ce qui aurait été décidé, à une faible majorité, au CNIR précédent. Ce serait affaiblir l'exécutif.
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