Le Sarkozysme
Le Sarlozysme n'est pas une idéologie mais une méthode de pouvoir, de gouvernementalité. au service d'une idéologie qui existe par ailleurs, le néo-conservatisme. Elle est basée sur la captation des désirs, du commun des mortels et des personnes se considérant comme des personnalités et surtout considérées comme telles par Nicolas Sarkozy, c'est-à-dire ayant un pouvoir symbolique ou des effets symboliques, parfois éphémères (comme Besson). Cette une nouvelle forme de gouvernementalité, en référence à Foucault complète la société de contrôle en imposant une soumission volontaire alors que dans la société disciplinaire, la soumission était imposée.
Cette machine de captation des désirs dispose de moyens importants, financiers mais surtout en termes de production d'études de communication, de panels. Tout est testé (les slogans, les propositions, les actions...) massivement et régulièrement pour connaître les attentes de la société française. A cela, on peut ajouter la soumission volontaire des journalistes, des « élites », des politiques et l'incapacité de la gauche à proposer un programme, un autre possible que celui de Nicolas Sarkozy, « Ensemble (donc avec lui), tout est possible ». Même Ségolène Royal dit que le programme socialiste était irréaliste, donc il n'est pas possible à gauche de lutter contre le réchauffement climatique, pour la réduction du temps de travail, contre les délocalisations sans baisser le taux de salaire horaire... Insinuer cela, c'est laisser penser qu'à gauche, rien n'est possible, alimenté en cela par les transfuges de « gauche ». Il y aurait peu de différence entre la gauche et la droite ; nous serions dans une nouvelle forme de gouvernementalité, gouverner serait chercher les meilleurs solutions techniques. Il n'y aurait que des faux clivages.
Une fois accompli ce travail d'absence d'utopies, la droite peut se décomplexer et gouverner par aphorisme « Travailler plus pour gagner plus », « Le développement durable, c'est la politique de croissance de l'avenir »... Plus question de contenu et donc d'idéologie, plus que de la communication. La communication comme fin en soi.
Le Sarkozysme fonctionne comme une machine à capter les désirs pour mieux les représenter, les renvoyer, donc tenter de les assouvir (ou de la faire croire) et donner le sentiment de puissance au Sarkozysme. Et c'est à lumière de cela que nous devons analyser nos propres désirs et de la manière dont ils peuvent être assimilés, instrumentalisés par Nicolas Sarkozy.
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Dans un tel contexte, ce n'est pas le contenu qui est important mais la forme. Dominique Voynet était sans doute la candidate qui maîtrisait le mieux les dossiers lors des élections présidentielles mais ce n'était pas ce qui était recherché. La confrontation télévisuelle de l'entre deux tours des présidentielles a sans doute été le plus mauvais de tous les débats présidentielles de cette nature. Les approximations étaient nombreuses des deux côtés.
Notre désir d'être sérieux, de vouloir une confrontation sur le fond avec Borloo est légitime, montrer que nous sommes en capacité de discuter d'égal à égal avec un ministre de la république, de le contester pour mieux dévoiler l'imposture du Grenelle. Mais notre rationalité n'est pas la sienne, ce n'est pas nous qui déterminons les règles du jeu médiatique. Nous les subissons et notre prétention à vouloir être meilleur que l'autre, le représentant du gouvernement ne sera jamais à la hauteur de la capacité des médias à transmettre un message plus séduisant pour le gouvernement : Rappel du titre du Monde de début juillet : « Jean-Louis Borloo lance le "Grenelle environnement"avec l'aval des Verts ».
Le temps médiatique n'est pas uniquement un temps du court terme mais aussi un temps court qui empêche des analyses développées plus longues. Et tout justement, au mois d'août, nous ne serons pas dans le temps de propositions car le Grenelle aura à peine commencé.
Jérôme Gleize
Membre du Collège Exécutif des Verts
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